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Daltonisme

Alexander Konoplyanko   •     •   19 minute read

Daltonisme - Faiblesse de la perception du rouge et du vert dans les détails.

Lorsqu'on parle de daltonisme, on risque de tomber sur un certain nombre de clichés ou de définitions inexactes. La définition scientifique la plus connue du daltonisme (dyschromatopsie) identifie un déficit de la perception des couleurs distinctes parmi les lumières de longueurs d'onde spécifiques : les daltoniens sont affectés par une anomalie de la vision, le plus souvent dans les tons rouge-vert, et ont donc des difficultés à distinguer l'un de l'autre ces deux couleurs. Peu de gens savent que le daltonisme touche environ 300 millions de personnes dans le monde et consiste en une incapacité héréditaire à distinguer efficacement une ou plusieurs nuances de couleur. Le phénomène est plus fréquent qu'on ne le pense : la de population des hommes (1 homme sur 12, soit 8 % de la population mondiale), est plus touchée que celle des femmes (1 femme sur 200).

En France, le daltonisme touche environ trois millions de personnes, et il est donc important d'approfondir le sujet, d'en découvrir les caractéristiques. Il faut préciser que le daltonisme est une affection qui ne modifie pas radicalement la vie des gens, mais qui peut considérablement altérer la perception des couleurs. Plus précisément, les personnes souffrant d'une forme grave de daltonisme peuvent distinguer environ 20 nuances de couleurs, alors que les personnes ayant une perception complète des couleurs peuvent en distinguer plus de 100.

Malheureusement, les difficultés auxquelles une personne daltonienne doit faire face au quotidien sont nombreuses. Par exemple, faire les courses, travailler avec des graphiques et des tableaux, faire du sport et conduire peuvent devenir des actions complexes et difficiles. La plupart des daltoniens ont du mal à s'habiller et à choisir les bonnes couleurs, surtout s'ils doivent associer différentes couleurs. Curieusement, pour certains daltoniens c'est difficile de déterminer si une banane est mûre ou non. Allons découvrir pourquoi !

Ce qu'il faut savoir sur le daltonisme

  • Pourquoi "daltonisme"? Le terme vient du nom du chercheur britannique John Dalton, qui était personnellement affecté par le dysfonctionnement de la perception des tons rouge-vert (appelée deutéranopie). John Dalton a été le premier chercheur à décrire, en 1794, ce dysfonctionnement de la vision dans le célèbre article intitulé « Extraordinary Facts Relating to Color Vision ». John Dalton pensait que sa mauvaise perception des couleurs était due à la présence d'un fluide coloré rencontré dans son globe oculaire.
  • Incidence numérique : environ 95% des daltoniens sont des hommes, et en particulier la grande majorité de ce groupe est affectée par une dyschromatopsie rouge-vert ou, plus précisément, par une deutéranopie. Un groupe plus réduit (moins de 10 %) est atteint de tritanopie, c'est-à-dire qu'il confond les couleurs jaune-bleu.
  • Origine : la cause est principalement génétique et se manifeste en tant que défaut congénital, par un fonctionnement partiel des cellules photosensibles de l'œil (qui peut parfois aussi provoquer des maladies de la rétine ou des traumatismes du nerf optique). Il est transmis de la mère et il est plus fréquent chez les hommes de race blanche d'origine nord-européenne. Bien qu'il n'existe pas d'études approfondies montrant que l'appartenance ethnique influe sur le daltonisme, on constate une incidence plus faible dans les populations africaines ou d'origine africaine.
  • Les symptômes du daltonisme peuvent être aussi bien légers que graves. De nombreuses personnes présentent des symptômes tellement légers qu'elles ne se rendent pas compte d'avoir un déficit de la perception des couleurs. Parfois, les parents ne remarquent un problème de perception des couleurs que lorsque l'enfant apprend les couleurs. Les symptômes sont les suivants : difficulté à voir les couleurs et leur luminosité, impossibilité de distinguer les différentes nuances d'une même couleur ou les couleurs qui se ressemblent. Cela se produit principalement entre les nuances de rouge et de vert ou entre le bleu et le jaune. Il est important de noter qu'à l'exception du cas où le daltonisme se présente sous sa forme la plus sévère, il n'y a pas de limitation de l'acuité visuelle.
  • L'achromatopsie est une maladie qui consiste à voir tout en nuances de gris, ou à ne voir aucune couleur. Elle est très rare et est souvent associée à d'autres pathologies (amblyopie, œil paresseux, nystagmus, sensibilité à la lumière, mauvaise vision).
  • Permis de conduire : les daltoniens peuvent conduire en Europe ! Dans certains pays, cependant, le permis de conduire n'est pas accordé aux daltoniens. Bien qu'il y ait encore beaucoup de travail à faire dans le sens d'une plus grande clarté au niveau réglementaire (en général, les permis non valides sont approuvés), selon les règlements du code de la route france, les daltoniens doivent passer un test pour obtenir et/ou renouveler un permis.

Qu'est-ce que le daltonisme ?

Le daltonisme dépend d'une mutation récessive (allèle) présente sur le chromosome X, ce qui fait que les hommes sont plus susceptibles de manifester ce dysfonctionnement à la naissance. Dans certains cas minoritaires, le daltonisme peut être lié à des maladies telles que le glaucome, la cataracte, la maladie d'Alzheimer, la maladie de Parkinson, la neuropathie optique de Leber ou le syndrome de Kallman, ce qui augmente le risque de développer ce problème à l'âge adulte. Le daltonisme peut également être causé par un traumatisme, une maladie vasculaire ou par les effets toxiques d'un médicament ou d'une substance chimique. Il existe différents stades de daltonisme. En fait, certaines personnes vivent avec un léger trouble de la perception des couleurs et normalement reconnaissent les couleurs lorsque l'éclairage est bon, mais ont des difficultés en cas de faible luminosité. D'autres, en revanche, sont incapables de distinguer certaines couleurs, quelle que soit la lumière. La forme la plus grave de daltonisme, dans laquelle tout apparaît dans différentes nuances de gris, est vraiment rare. Le daltonisme affecte généralement les deux yeux de manière égale et demeure stable tout au long de la vie.

Test du daltonisme : comment ça marche ?

Le test de diagnostic du daltonisme est effectué à l'aide des fiches d'Ishihara, créées en 1917 par le médecin japonais éponyme, professeur à l'université de Tokyo. Le test le plus utilisé est celui consistant à faire examiner 38 tableaux numériques en séquence. On les appelle tableaux pseudo-isochromatiques car les chiffres et le fond se confondent entre eux. 

Paradoxalement, le test d'Ishihara n'est pas fiable à 100%, car même les personnes ne présentant aucune anomalie visuelle dans le spectre des couleurs ne peuvent le passer sans faire quelques erreurs !

Pour étudier et dépister la forme spécifique du daltonisme, on utilise le test de Farnsworth-Munsell, qui vise à tester avec plus de précision la perception des couleurs. Le test comporte le classement en séquence, selon la succession chromatique correcte, d'une série de carreaux ou de boîtes de couleur (généralement 100 divisés en quatre groupes de 25) ayant la même luminosité et la même saturation des couleurs

Bien qu'il existe même aujourd'hui des logiciels téléchargeables sur tablettes ou smartphones, qui permettent une première évaluation du daltonisme, il faut savoir qu'un diagnostic définitif n'est possible qu'après un examen oculaire précis avec l'administration des tests mentionnés ci-dessus.

Il existe un certain nombre d'applications gratuites pour iPhone et Android, telles que Color Blind Pal, #SeeColors et Color Name AR, qui vous aident à déchiffrer les objets sur le plan chromatique simplement en les encadrant avec votre smartphone. Ils contribuent à simplifier les efforts de ceux qui travaillent avec des graphiques et des tableaux, et vous permettent de remodeler la palette de couleurs de votre téléphone ou de votre smart TV.

Daltonisme et génétique

Comme nous l'avons déjà signalé, dans la plupart des cas, le daltonisme a une origine génétique, et est donc présent dès la naissance. La principale cause de ce problème de vision est l'altération des gènes responsables de la production de pigments dans les cônes de l'œil, qui est déterminée par un gène récessif codé dans le chromosome X. Pour qu'un homme soit daltonien, il faudra donc qu'il hérite d'un chromosome X contenant cette altération. Cependant, pour qu'une femme soit daltonienne, il faudrait que tous les deux chromosomes X soient porteurs de ce gène : si l'on considère que les femmes ont un chromosome X « de réserve » dans leur patrimoine génétique, on comprend vite pourquoi le daltonisme les affecte moins fréquemment. Si une femme est daltonienne dans la variante rouge-vert (un aspect relativement rare, qui serait lié à la mutation génétique des deux chromosomes X), tous ses enfants mâles seront daltoniens. Le gène du daltonisme est porté par la mère, même si elle ne souffre pas de cette maladie. Les pères ne peuvent donc pas transmettre le daltonisme à leurs fils !

Dans la rétine, il existe deux types de cellules sensibles aux ondes lumineuses, appelées cônes et bâtonnets : elles ont la propriété de remoduler l'impulsion lumineuse qui parvient au fond de l'œil, et de la transformer en données qui ensuite sont transmises au cerveau. Les bâtonnets ne captent que la lumière et l'obscurité et sont très sensibles à la lumière de faible intensité. Les cônes, en revanche, sont essentiels à la détection des couleurs et sont situés près du centre de la vision. Il existe trois types de cônes : certains sont spécialisés dans la détection du rouge, d'autres dans la perception du vert et d'autres encore dans celle du bleu. Notre cerveau, tout comme un ordinateur sophistiqué, utilise les informations envoyées par les cônes pour déterminer la couleur que nous percevons : le daltonisme peut donc se manifester lorsqu'un ou plusieurs types de cônes sont absents, ne fonctionnent pas ou perçoivent différemment une nuance de couleur. En d'autres termes, leur "travail d'équipe" leur permet de percevoir différentes nuances de couleurs : selon le type de cellules qui ne fonctionnent pas correctement, il peut y avoir différents types et différents stades de daltonisme. Lorsque les trois types de cônes sont absents, on constate une grave incapacité à distinguer les couleurs. Si les trois types de cônes sont présents, mais que par exemple l'un d'entre eux ne fonctionne pas correctement, une altération de la perception des couleurs se manifeste.

Foire aux questions sur le daltonisme

Pour avoir une idée de la façon dont les daltoniens voient, prenons l'exemple d'une pizza margherita. L'œil d'une personne qui perçoit toutes les nuances de couleurs peut distinguer le rouge de la tomate, le blanc de la mozzarella, le vert du basilic et la couleur rosée de la croûte, avec des taches sombres sur le bord. Les personnes atteintes de protanopie (insensibilité au rouge) perçoivent une coloration plus sombre de l'image, moins chaude, où la tomate est verte. Les personnes atteintes de deutéranopie (insensibilité au vert) voient également la tomate comme verte, mais la perception de l'image est plus claire et plus chaude. Enfin, ceux qui souffrent de tritanopie (confusion des tons jaune-bleu), voient une pizza presque "normale", mais la perception de l'image est nettement plus froide !

Les photorécepteurs de la rétine, extrêmement sensibles, jouent un rôle crucial dans la vision des couleurs et réagissent aux différents spectres ou longueurs d'onde avec leurs différentes molécules chimiques. Par exemple, les cônes L (large) répondent aux ondes longues (lumière rouge), les cônes M (moyen) répondent aux ondes moyennes à longues de la couleur verte, et les cônes S (court) répondent aux ondes courtes de la couleur bleue). Les cônes ne sont pas strictement séparés les uns des autres : ils se chevauchent et travaillent ensemble dans leurs zones limites sur la rétine.

Un déficit de la perception de la couleur rouge-verte est donc dû à la coexistence de deux problèmes de vision des couleurs : faiblesse visuelle dans la nuance de rouge (protanomalie) et déficit visuel de la couleur verte (deutéranomalie). En cas de déficience de la perception de la couleur rouge, les personnes atteintes de daltonisme congénital voient toute la gamme des couleurs rouges avec moins de vivacité et avec une qualité médiocre au point de ne pas pouvoir distinguer le rouge du vert. Lorsque, en revanche, le daltonisme implique un déficit visuel de la couleur verte, c'est exactement le contraire qui se produit. Dans les deux cas, comme déjà expliqué, cela est dû à des malformations génétiques des cellules visuelles de la rétine. 

Existe-t-il un remède pour le daltonisme ?

Bien que la réponse à cette question soit « non » (il n'existe pas de remède pour le daltonisme !), il existe heureusement des solutions très importantes qui contribuent énormément à améliorer la qualité de vie et la vision des daltoniens.  Il existe sur le marché des verres correcteurs spéciaux qui fonctionnent de la même manière que les lunettes ordinaires et permettent une meilleure perception des couleurs. Depuis quelques années, on étudie même une technique chirurgicale peu invasive pour corriger ce défaut visuel, qui consiste à injecter dans l'œil une préparation contenant le gène sain. On verra bien, donc, si un remède sera bientôt disponible.

Les lunettes pour le daltonisme sont-elles utiles ?

Les lunettes pour daltoniens offrent la possibilité de rendre des nuances de couleurs claires et nettes, qui autrement seraient impossibles à percevoir ou à distinguer.  Au cours des 25 dernières années, la recherche technique et scientifique a permis de développer et de produire des lunettes spéciales pour le daltonisme, capables de filtrer des spécifiques longueurs d'onde et de corriger la perception chromatique altérée. Grâce à ce nouveau type de lunettes, les couleurs peuvent à nouveau être perçues, et bien que la vision dans les intérieurs ne soit pas idéale en raison de l'obscurité de la lumière, la perception renouvelée des couleurs représente une véritable révolution pour de nombreuses personnes.

Des lunettes pour daltoniens peuvent être proposées avec des lunettes de vue. Avec vos lunettes pour daltoniens, vous pouvez même porter des lentilles de contact ou des modèles clip-on. Ces lunettes sont proposées sous différents noms commerciaux (comme entre d’autres, "EnChroma" ou "Colordrop"). L’effet de la « vision à couleurs » est dû à la technologique des lunettes et à leur revêtement spécial. Esthétiquement, elles ressemblent à des lunettes de soleil, mais les verres sont plus résistants. Le principe est qu'une centaine de couches plus fines ont été appliquées, chacune ne reflétant qu'une certaine longueur d'onde.

Par exemple, si vous souffrez d’une faiblesse de perception rouge-vert, vous percevez généralement le rouge et le vert comme la même couleur. Par exemple, les lunettes développées par Colordrop, travaillent en filtrant la couleur interférente par longueur d'onde. En pratique, les lunettes pour daltoniens séparent les longueurs d'onde afin que le cerveau, qui traite ces informations, soit entraîné à percevoir les signaux lumineux ainsi filtrés en tant que couleurs. L'effet « d'entraînement » peut persister même après avoir enlevé les lunettes. 

Types de daltonisme

Examinons les différentes façons de percevoir la couleur : 

  • Deutéranopie et deutéranomalie/teranomalie

Les personnes atteintes de deutéranopie sont totalement insensibles à la gamme des couleurs vertes et à une confusion conséquente avec la couleur rouge, tandis que les personnes atteintes de deutéranomalie (ou téranomalie) n'ont qu'une sensibilité réduite ou insuffisante à la couleur verte.

  • Protanopie et protanomalie

La protanopie est définie comme la condition d'une personne qui est complètement insensible à la gamme des couleurs rouges. La protanomalie est définie comme la condition d'une sensibilité insuffisante à la gamme des nuances du rouges.

  • Tritanopie et tritanomalie

Les personnes qui souffrent de tritanopie, comme nous l'avons déjà mentionné, présentent une confusion des tons jaune-bleu, car elles sont insensibles à la gamme des couleurs bleues. La Tritanopie est définie comme la condition d'une sensibilité insuffisante à la gamme de couleurs blues.

  • Achromatopsie

Les personnes souffrant d'achromatopsie ont souvent une faible acuité visuelle, qui s'accompagne d'une incapacité à distinguer les couleurs. Ils présentent donc une vision monochromatique : ils voient le monde en noir et blanc, et ne peuvent pas percevoir le rouge, le jaune ou le vert.

Il est nécessaire de préciser que le daltonisme peut également se manifester à la suite d'une maladie ou d'une intoxication par des médicaments ou des produits chimiques (tels que l'hydroxychloroquine, le thyrène et les solvants organiques), et il faut alors distinguer l'achromatopsie de l'achromatopsie cérébrale, causée par une maladie du cerveau qui peut également être acquise.

Daltonisme chez les enfants

Curieusement, la science tente de dissiper le mythe selon lequel les bébés voient en noir et blanc à la naissance. Il est clair que dès leur naissance, les enfants perçoivent tout de manière floue, avec une vision de 5% par rapport à celle d'un adulte. Dans un premier temps, la vision stéréoscopique doit encore se développer. Après quelques mois, les bébés seront capables de voir à environ 30 centimètres, puis atteindront vers 6 mois la capacité visuelle d'un adulte. Bien que les enfants acquièrent la capacité de percevoir les couleurs dès les premiers mois de leur vie, le daltonisme peut être diagnostiqué après l'âge de 3 ans, lorsque l'enfant a développé une conscience des couleurs et peut les identifier par des noms précis. 

Le daltonisme est, comme nous l'avons dit à plusieurs occasions, une maladie héréditaire qui n'affecte pas la capacité visuelle et ne s'aggrave pas avec le temps (elle n'est pas progressive). En général, les enfants daltoniens ont plus de difficultés à percevoir les couleurs faiblement saturées, ce qui se manifesterait, par exemple, par une plus grande "difficulté" pour les enfants daltoniens à colorier correctement des dessins avec des couleurs d'automne. En fait, souvent, dans les dessins sur le thème de l'automne, les couleurs prédominantes sont des nuances foncées de vert ou de rouge, les deux pouvant aller jusqu'au brun : pourtant, un daltonien confondrait ces couleurs ! Si nous essayons de faire colorer un arbre à un enfant et qu'il a des difficultés avec le vert et le marron, cela peut être le signe d'un problème de daltonisme. 

En résumé, les enfants daltoniens présentent des difficultés considérables pour choisir et utiliser certaines couleurs, principalement les couleurs secondaires. Nous faisons notamment référence aux nuances de violet, de rouge, de vert ou de bleu. Détecter prématurément le daltonisme chez un enfant peut ne pas donner de résultats satisfaisants ou même être trompeur. Pour les jeunes enfants, le test de détection du daltonisme consiste à remplacer les chiffres par un chemin à suivre ou à "dessiner" avec le doigt.

Comme pour toutes les autres formes de daltonisme, il n'existe actuellement aucun traitement curatif. Afin d'aider les enfants, il est d'abord nécessaire d'informer tous les enseignants du problème. Conseil pratique : collez des étiquettes avec le nom de la couleur sur les crayons et rangez-les toujours dans le même ordre !

Les emplois que vous ne pouvez pas exercer si vous êtes daltonien

Malheureusement, les daltoniens sont parfois (encore) victimes de discrimination à l'embauche en raison de leur déficience visuelle congénitale. Par exemple, dans certains concours publics, pendant les examens médicaux, une anomalie dans la perception d'une ou plusieurs couleurs de base peut conduire à une déclaration d'incapacité de travail. En France, par exemple, dans certaines épreuves de concours pour des rôles dans la police d'État, il existe des « tests pour le sens des couleurs », qui considèrent irrémédiablement le daltonisme comme un désavantage. Le daltonisme peut être considéré comme un facteur limitant et discriminant pour ceux qui souhaitent passer les épreuves du concours pour travailler dans l'armée, pour devenir, par exemple, pompier, conducteur de train, pour travailler aux urgences ou comme électricien.

Nous avons déjà évoqué en partie l'épineuse question des permis de conduire : malheureusement, dans de nombreux cas aujourd'hui, les permis de conduire (même à usage non professionnel) ne sont pas accordés ou renouvelés en raison du daltonisme. En attendant la généralisation des feux de signalisation adaptés également aux personnes affectées par le daltonisme ou la trichromie, la considération générale est qu'un daltonien peut imprudemment s'arrêter au vert (en le confondant avec le jaune/rouge, surtout de loin) ou passer au rouge. Dans de nombreuses législations, l'aptitude à la conduite de véhicules à moteur est basée sur des paramètres physiques et mentaux, et la section sur la vision ne mentionne pas explicitement le daltonisme comme une condition handicapante.

Certainement pas beaucoup de gens savent qu'il est complexe pour un daltonien de travailler comme croupier (en raison des couleurs des jetons), à moins d'utiliser les très chères lentilles de contact pour daltoniens (les lunettes pour daltoniens ne sont pas autorisées pour les croupiers sur le lieu de travail).

Malheureusement, une personne daltonienne ne peut pas être pilote. Une anecdote curieuse concernant Paul Newman, et son diagnostic tardif de daltonisme, rapporte qu'après le lycée, en 1943, il s'est inscrit à l'université de l'Ohio, puis s'est engagé dans l'U.S. Navy Air Force. Lors des examens médicaux, on a remarqué qu'il était daltonien et pour cette raison il a dû accepter de changer le rôle de pilote (auquel il aspirait) par celui de marconiste et de mitrailleur.

Le test de couleur de Luscher

Max Luscher, décédé il y a une cinquantaine d'années, a mis au point un test psychologique qui a été révisé à plusieurs reprises, afin d'être utilisé comme outil scientifique (et dans les concours de sélection du personnel de la marine américaine et du ministère de l'intérieur italien). L'hypothèse de base de ses recherches est que les couleurs sont des perceptions sensorielles, des vibrations électromagnétiques d'une fréquence donnée. Depuis la préhistoire, la couleur génère des traces d'expériences sédimentées dans le système nerveux ; c'est pourquoi l'exposition à certaines couleurs (dans des conditions précises) est, comme le dit la chromothérapie, capable de produire certaines modifications. Dans un sens, la couleur est perçue de plusieurs façons :

  • au niveau physique, c'est un mécanisme physiologique qui est le même pour tout le monde.
  • subjectivement, il s'agit de savoir si vous aimez ou non une certaine couleur.
  • sur le plan des sensations, elle génère une réaction à la fois émotionnelle et physique (un environnement de couleur claire calme plus qu'un environnement rouge).

Le test observe et étudie la réaction à la couleur, qui est de fait une réaction complexe car elle est liée à l'état psychologique et physique de la personne testée. Le test de couleur a une portée révolutionnaire car il peut être réalisé même avec des sujets daltoniens et il fournit des informations sur la réaction instinctive à n'importe quelle couleur, en termes de contraste, pour n'importe quel sujet. Les recherches de nombreux chercheurs italiens et étrangers sur ce test sont en accord sur son adaptabilité à différents domaines, car il rend à la personne qui l'effectue un profil écrit de sa personnalité et des indications pratiques pour améliorer certains aspects. Combiné à la thérapie par les fleurs de Bach, le test des couleurs de Luscher (qui analyse la préférence personnelle pour une couleur), apporte des réponses et des solutions aux malaises de la sphère émotionnelle.

Personnalités célèbres atteintes de daltonisme

Parmi les personnes les plus importantes touchées par le daltonisme, on peut certainement citer John Dalton, qui a été le premier à comprendre que sa façon de percevoir les couleurs était différente de celle des autres. Grâce à lui, le terme « coulorblind » a été inventé pour définir la dyschromatopsie, et le mot daltonien est devenu communément utilisé dans les pays de langue française et latine.

Certains peintres, tels que Vincent Van Gogh et Jean Von Roesgen, qui sont devenus célèbres pour leur utilisation des couleurs, étaient daltoniens. Van Gogh est devenu célèbre pour son utilisation de la lumière et des couleurs pures, non mélangées, vives et fortes, comme le bleu et le jaune. Il semble que les daltoniens puissent mieux percevoir ses tableaux et en saisir la beauté magique !

Plusieurs chercheurs ont essayé d'identifier de quelle anomalie visuelle Van Gogh souffrait en étudiant en profondeur ses chefs-d'œuvre. On pense qu'il souffrait de dyschromatopsie (difficulté à distinguer les couleurs) et de xanthopsie (trouble visuel par lequel les objets apparaissent jaunes, causé par des toxines). Par contre, selon le scientifique japonais Kazunori Asada, Van Gogh souffrait d'une déficience des récepteurs de la couleur rouge.

Le peintre luxembourgeois Jean Von Roesgen, est apprécié et reconnu internationalement pour son choix de couleurs bleu, jaune et orange, généralement utilisés de manière essentiellement monochromatique et intense. Il est curieux de constater que Jean Von Roesgen évite l'utilisation du rouge et du vert, un élément qui rend ses œuvres uniques et artistiquement reconnaissables.

La liste des personnes célèbres touchées par le daltonisme est longue et étonnante ! Tout le monde ne sait certainement pas que:

  • Paul Newman
  • Bill Clinton
  • Keanu Reeves
  • Mark Zuckenberg
  • le Prince William
  • Christopher Nolan
  • Mark Twain
  • Eddie Redmayne
  • Meat Loaf

Bing Crosby et Rutger Hauer font partie des personnes célèbres atteintes de daltonisme.

En France, peu de personnalités ont déclaré être affectées par le daltonisme. Citons notamment l'animateur de télévision et DJ Amadeus (Amedeo Sebastiani) et le célèbre astronome du XIXe siècle Giovanni Schiapparelli, connu pour ses études de la planète Mars.